Pas assez de motivation? Vous êtes peut-être « inflammé »!
Par Anne-Laure Nouvion, Ph.D.
Pourquoi avons-nous si peu d’énergie pour passer à l’action ou pour prendre des décisions lorsque notre corps combat une infection ou un épisode inflammatoire? La réponse reposerait sur un lien direct entre l’inflammation et son impact sur le taux de dopamine, la « molécule de la motivation »!
Lien entre motivation et inflammation?
Au cours des dernières décennies, notre compréhension des mécanismes neurobiologiques qui régissent nos comportements de prises de décision s’est considérablement étendue. Un travail qui a notamment révélé un rôle central de la dopamine dans la volonté de dépenser de l’énergie et donc de passer à l’action.
Or des recherches très récentes menées à l’Université d’Émory à Atlanta aux États-Unis expliquent que l’inflammation chronique de faible intensité supprimerait notre motivation à faire des choses en réduisant notre taux de dopamine dans notre cerveau. Une découverte scientifique qui vient révolutionner le traitement des maux de notre corps en lien avec une inflammation.
Un avantage évolutif…
Cette fonction aurait pris naissance au cours de l’évolution dans un environnement ancestral semé d’agents pathogènes et de prédateurs. Une stratégie qui aurait été efficace pour supprimer des comportements exploratoires et transférer les ressources énergétiques disponibles vers le système immunitaire, afin d’aider l’organisme à lutter contre des infections ou à cicatriser des plaies par exemple. Dans notre monde moderne, où la vie est relativement plus douce et moins difficile, cette communication entre le système immunitaire et le système dopaminergique pourrait jouer un rôle crucial dans l’allocation de l’énergie utile pour fournir un effort.
Ainsi, chez des individus présentant une inflammation chronique de faible intensité, ou pendant des périodes de stress, les neurones dopaminergiques auraient tendance à produire moins de dopamine, afin de garantir la disponibilité de l’énergie nécessaire à la guérison.
Et après?
Cette découverte, si elle se confirme, pourrait avoir un impact considérable sur la compréhension de l’altération de la motivation et sur le traitement de certains troubles métaboliques et/ou immunitaires comme l’obésité, la dépression, certaines maladies chroniques ou encore certains troubles mentaux.
Sources:
Une réflexion au sujet de « Pas assez de motivation? Vous êtes peut-être « inflammé »! »
Bonjour Anne-Laure, merci pour cet article. J’aimerai en savoir un peu plus et autant j’adore les neurosciences, autant je ne suis pas un expert. Je vais certainement faire un raccourci mais ,y’aurait-il un lien entre le psoriasis et la motivation puisque la cytokine entre en jeu?